UN TOUR DE K-RYOLE AVEC NICOLAS DUVAUT.

C'est parti pour l'Eco-Tour de France!
Et en K-Ryole : pionnier de l'éco-mobilité avec ses remorques électriques pour vélo.

Dans l’incubateur Arts et Métiers Paris Tech qui héberge depuis peu la start-up, le co-fondateur de K-Ryole,
Nicolas Duvaut nous accorde cet entretien : success story d’une très jeune pousse qui ira loin.

Dans l’incubateur Arts et Métiers Paris Tech qui héberge depuis peu la start-up, le co-fondateur de K-Ryole,
Nicolas Duvaut nous accorde cet entretien : success story d’une très jeune pousse qui ira loin.

Nicolas, quand et comment vous est venue l’idée de K-Ryole ?

Gilles Vallier et Nicolas Duvaut, co-fondateurs de K-Ryole.

En 2015, avec Gilles Vallier, mon ami depuis nos études à Supélec, nous avions le projet d’un périple zéro carbone, à vélo, en traversant l’Amérique du Nord au Sud. Pour transporter notre paquetage sans trop d’effort, nous avons alors eu l’idée d’une remorque électrique pour vélo. Nous n’avons toujours pas fait ce voyage, mais nous sommes partis à fond sur ce projet. Une autre forme d’aventure…

Racontez-nous votre aventure avec K-Ryole

L’idée a continué de faire son chemin dans nos têtes pendant encore quelques mois. Gilles et moi avions déjà entamé des carrières professionnelles dans de grandes entreprises. Puis l’envie d’entreprendre a été plus forte que les plans de carrière et nous avons tous les deux pris la décision de nous lancer en avril 2016.

A l’époque, on ne s’imaginait pas que cette idée qui semble toute bête à la base nécessiterait autant de recherches, d’essais, d’échecs, de doutes, d’ajustements et de recommencements… Mais dès le départ, on a eu une chance : la sympathie que suscite notre idée. Comme c’est un projet amusant qui porte des valeurs, beaucoup de gens nous ont aidés, spontanément, avec bienveillance. Cela nous a valu de nombreux prix, comme d’être lauréats de la GreenTech Verte 2017, et beaucoup d’aide de toutes parts.

Comment avez-vous été aidés ?

Tout d’abord Supélec, notre ancienne école, nous a ouvert ses portes, donné accès à ses labos pour la conception de nos équipements électroniques. Puis c’est l’incubateur des Arts et Métiers Paris Tech qui nous a accueillis, fourni locaux, ateliers et compétences pour mettre au point nos prototypes et préparer notre industrialisation. Très vite La Poste s’est intéressée et nous a confié un vélo de facteur pour faire de premiers essais. Des ingénieurs de grands groupes automobile nous ont aussi donné des conseils, forts de leur expérience. Aujourd’hui nous sommes une équipe de 12 ingénieurs aux compétences très variées, une équipe qui prend plaisir à ce qu’elle fait : ça aide aussi énormément !

Quelles technologies avez-vous du maîtriser ?

K-Ryole - essais de prototype

Prototype de K-Ryole en phase test.

Il faut trois types de compétences qu’on retrouve aujourd’hui dans l’automobile : électronique, automatique et mécanique. L’électronique pour concevoir des cartes électroniques et tous les équipements électrotechniques. L’automatique, c’est-à-dire beaucoup de mathématiques et d’équations pour modéliser des systèmes, et les rendre intelligents pour qu’ils sachent piloter les roues à partir des données reçues par des capteurs… bref c’est de l’intelligence artificielle comme on en trouve en robotique. Mécanique enfin, pour limiter le poids tout en assurant une résistance durable à l’usage : encaisser les trottoirs, supporter les charges lourdes, s’attacher sur tout type de vélo, etc…

Quelles évolutions a connues K-Ryole depuis le concept de départ ?

Dès le départ, on voulait concevoir une remorque électrique adaptable sur n’importe quel type de vélo, autotractée et intelligente ; c’est-à-dire capable de transporter une charge lourde pouvant aller jusqu’à 200 kg sans que le cycliste ou le piéton qui la déplace ne ressente aucun effort en montée, aucune inertie au freinage, ni aucun danger en virage. Mais il aura fallu du temps et beaucoup d’étapes de travail ! Notre 1er prototype bricolé il y a 18 mois semble déjà loin.

On en est au 4ème aujourd’hui. On y a ajouté les derniers éléments indispensables avant mise en circulation : frein de stationnement, roue jockey, feux de position, feux stop, feux de recul, quelques ajustements techniques comme un dispositif anti-renversement ou une disposition optimisée des éléments électroniques dans le carter… Mais aujourd’hui nous sommes prêts à passer en phase de production.

Quel modèle de production avez-vous adopté ?

Pour une industrialisation réussie, il faut y aller rationnellement et pas à pas. En concevant tout en interne d’abord. Puis en faisant fabriquer ses pièces par les sous-traitants les mieux qualifiés. En assemblant le tout enfin, petit volume par petit volume. 15 unités avec 2 postes de travail, puis 30 unités avec 3 à 4 postes, et ainsi de suite, progressivement on apprend de son produit, on optimise, on maîtrise sa chaîne d’approvisionnement et de production.

Hormis les différents types de modules qui peuvent l’équiper selon les besoins de chaque utilisateur, notre produit est avant tout un châssis, muni de moteurs, de roues et d’une intelligence embarquée. Nous faisons bien sûr des fabrications ad hoc pour tout ce qu’il y a d’innovant dans K-Ryole : le timon électro-sensible, le système électronique d’intelligence artificielle, l’alimentation et les éléments mécaniques spécifiques comme l’attache ou la structure du châssis. Pour le reste, nous avons fait le choix d’intégrer des produits déjà manufacturés par des fabricants reconnus pour leur savoir-faire et leur qualité.

Quelle est votre supply chain ?

K-Ryole équipée pour La Poste

K-Ryole équipée de son module de rangement.

L’essentiel de notre sourcing est made in France : la structure en alu est produite à Lyon, les cartes électroniques à Mâcon, les câbles à Antony près de Paris, les jantes aussi sont françaises. On n’a pas fait ce choix pour des questions d’image mais parce que la qualité des éléments concernés est essentielle et parce qu’il était plus facile de les mettre au point avec des partenaires qui parlent la même langue et sont proches.

Mais on ne s’est pas interdit d’aller chercher des éléments à l’étranger parce que leur caractéristiques étaient les mieux adaptées et leur tarifs compétitifs. Les batteries par exemple viennent d’Angleterre, les pneus d’Allemagne, les moteurs électriques de Chine car c’est là ou à Taïwan qu’on trouve aujourd’hui ce qu’il se fait de mieux en la matière.

De la conception jusqu’à l’assemblage qui est lui aussi fait en France, nous avons eu l’approche la plus rationnelle possible pour maîtriser les coûts, sans quoi le produit serait trop cher. Pour détrôner le véhicule utilitaire en centre-ville, on ne peut pas s’arrêter à la motivation écologique ou pratique ; il faut aussi des arguments économiques.

Quelle est votre stratégie de développement commercial ?

K-Ryole a de nombreux atouts pour séduire. Ecologique et sympathique, c’est un bon véhicule pour l’image des entreprises qui l’utiliseront. Mais par rapport à un véhicule utilitaire, elle permet d’éviter les embouteillages, de faciliter de stationnement, bref de gagner du temps et d’économiser de l’argent perdu dans les PV. Elle intéresse donc toutes les entreprises de logistique urbaine, les enseignes de distribution, mais aussi les artisans et les villes.

Pour optimiser les économies d’échelle, nous voulons progressivement atteindre de grands volumes et tournons donc notre action commerciale vers les donneurs d’ordre susceptibles d’avoir besoin de grands parcs de K-Ryole. Nous avons déjà des projets avec La Poste, Auchan ou Ikea. Des tests sont prévus avec Intermarché à Lyon, un groupement d’artisans plombiers à Nantes, les services techniques des espaces verts de la Ville de Paris, un campus à Lille…

Que rêvez-vous pour K-Ryole dans 3 ans ?

On la rêve pareille à l’idée qu’on s’en fait depuis le début de cette histoire il y a 2 ans : une solution accessible à tout le monde quel que soit son vélo, sa force physique ou son pouvoir d’achat. Dans 3 ans, on espère que les volumes produits nous permettront de la rendre encore plus accessible financièrement. Aujourd’hui commercialisée entre 2500€ et 8000€ pour 100 unités selon ses équipements, nous espérons pouvoir ramener son prix public à 1500€ l’unité. On rêverait aussi de la voir entrer dans l’usage quotidien, avec des solutions de K-Ryolib, comme il y a des Vélib aujourd’hui.

On rêve enfin de faire un jour en K-Ryole cette traversée de l’Amérique qui nous attend toujours Gilles et moi !

MÉMO

Charge utile maxi : 200 kg
Autonomie : 70 km avec 100kg de charge
Temps de recharge des batteries : 4h
Prix : 2500€ à 8000€ pour 100 unités
Délai de livraison : 3 mois pour 100 unités

APPEL A LA MOBILISATION
POUR K-RYOLE

K-RYOLE fait partie des finalistes
du Prix EDF Pulse 2017.
Jusqu’au 9 septembre, donnez-lui un coup de pouce en votant K-RYOLE !

VOTEZ K-RYOLE !

Rejoindre la discussion Un commentaire

Répondre