Too Good To Go - Lucie Basch et son équipe

Too Good To Go

By | Smart city | Pas de commentaires

EN LUTTE CONTRE LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE AVEC TOO GOOD TO GO

Eco-Tour de France rencontre Too Good To Go: sauveteurs de repas et pionniers de la lutte contre le gaspillage alimentaire.

Dans l’incubateur Smart Food de Paris&Co, Eco-tour de France vous fait découvrir les coulisses de Too Good To Go.
Entretien avec Lucie Basch, créatrice de l’application anti gaspillage alimentaire.

ETDF : Lucie, d’où vient votre engagement contre le gaspillage alimentaire ?

Lucie Basch portrait incubateur Smart Food Paris & Co

Lucie Basch – Fondatrice de Too Good To Go

Lucie Basch :

Le gaspillage alimentaire, c’est quelque chose qui m’a toujours énormément troublée. J’ai travaillé avant dans l’industrie agro-alimentaire. Et j’étais choquée de constater que le gaspillage alimentaire faisait partie du processus de production. C’est-à-dire que lorsqu’on produit de la nourriture aujourd’hui, on a des aliments qui rentrent dans une machine, et derrière on a des produits qui sont bons pour être consommés et des produits qui sont bons pour être jetés. Ça m’a vraiment fait prendre conscience qu’il y avait un réel problème aujourd’hui. Voir partir à la poubelle de la nourriture encore bonne à être mangée, ça n’a pas de sens.

ETDF : Et comment vous est venue l’idée de Too Good to Go ?

Lucie Basch : Un jour, je suis passée devant une boulangerie où une personne était en train de jeter de nombreux produits à la poubelle puisque c’était la fin de la journée. Et à ce moment-là je lui dis « Attendez, ne jetez pas tous ces produits. Moi, je serais ravie de les récupérer».  Elle me répond « non, je n’ai pas le droit de les donner ». Je lui ai donc proposé de les racheter. Et pour le prix de quelques pains au chocolat et pâtisseries, elle m’a donné trois fois plus de choses. Elle était ravie de ne pas avoir à jeter tous ces produits comme elle le faisait tous les soirs. Et moi j’étais très contente de ce que j’avais récupéré.

Je me suis dit : si on peut établir cette expérience chez l’ensemble des commerçants du quartier tous les soirs, on ferait juste des heureux du côté commerçant comme du côté utilisateur, et on pourrait réduire considérablement le gaspillage alimentaire. Et c’est là que j’ai quitté mon boulot et que je me suis mise à la conception de l’application Too Good To Go.

ETDF : Quels sont les principes du concept Too Good To Go?

Too Good To Go : l'applicationLucie Basch: J’ai vraiment eu le déclic en me disant : il faut trouver une solution simple et motivante pour les commerçants comme pour les utilisateurs. Pour que les commerçants n’aient plus à jeter les produits invendus et que les utilisateurs soient intéressés à venir les récupérer en fin de journée.

Il fallait donc proposer à chacun un intérêt économique: valoriser ses invendus pour le commerçant, bénéficier de petits prix (4 à 5 fois moins cher) pour le consommateur. Mais il fallait aussi un moyen simple et rapide, adapté au quotidien de chacun. Le choix de passer par une application mobile s’est vite imposé.

Ensuite, comment faire pour que le boulanger prenne le temps d’aller répertorier ses produits ou d’aller utiliser l’application ? Et c’est vraiment avec l’idée du panier surprise que j’ai eu le déclic. Ça devient aussi simple pour eux que de jeter. Et c’est ce qui fait la force du concept aujourd’hui. Et puis en fait les gens aiment bien la surprise, c’est ce qui va aussi faire que l’utilisateur se déplace, il va se laisser étonner et découvrir de nouveaux produits, ça fait complètement partie de l’expérience Too Good To Go.

ETDF : L’économie réalisée sur leurs achats est-elle la première motivation des utilisateurs de votre application ?

Lucie Basch : On pourrait croire à l’origine que ce qui va motiver les gens, c’est l’aspect économique, et c’est peut-être le cas. Mais pour moi ce qui était important c’était de faire d’une pierre deux coups, en se disant : je vais manger à prix réduit et aussi réduire le gaspillage alimentaire. J’ai voulu que Too Good To Go soit un concept ludique pour convertir un maximum de personnes, et permettre au niveau du public une prise de conscience sur la problématique du gaspillage alimentaire aujourd’hui. Donc, oui, on essaie de motiver des gens à le faire en leur proposant également des prix réduits, mais l’idée c’est avant tout de sensibiliser le consommateur à faire un geste citoyen et à réduire le gaspillage alimentaire.

Il y a peut-être beaucoup de personnes qui le font à la base parce que pour 3€ ils vont récupérer jusqu’à 15€ de produits. Mais je pense sincèrement qu’en récupérant ces produits qui seraient partis à la poubelle, chacun pourra se rendre compte de la problématique du gaspillage alimentaire. Que chacun y soit sensibilisé et arrive à prendre des actions derrière pour essayer de le réduire, que ce soit chez soi dans la manière dont il consomme, et en général.

ETDF : Too Good To Go a un peu plus d’1 an. Racontez-nous votre aventure entrepreneuriale.

Lucie Basch : Au tout début de Too Good To Go en avril 2016, j’ai commencé par faire le tour de tous les commerces de Paris et de Lille sur mon vélo. J’ai tapé à la porte des commerçants pour leur parler du concept. Ça a été long et douloureux. Tout simplement parce que les gens n’aiment pas forcément le changement. Ils ne veulent pas forcément être pionniers dans quelque chose. Ils ne voyaient pas encore le concept fonctionner concrètement. Peut-être que moi aussi, je n’étais pas encore sûre du concept et du succès qu’il peut avoir aujourd’hui. Mais ça a fini par se mettre en place avec une trentaine de commerçants qui avaient accepté de nous rejoindre, on a pu lancer l’application.

C’était en juin 2016 et à ce moment-là j’étais encore quasiment toute seule. Il y avait beaucoup de bénévoles qui me rejoignaient pour une période plus ou moins courte. Certains me disaient « je pars à l’étranger dans 2 mois. J’attends mon visa. Je préfère contribuer au concept plutôt que de rester chez moi à ne rien faire ». Donc c’est vraiment comme ça que le concept s’est mis en place petit à petit. De nombreuses personnes dans leur ville ont commencé à nous contacter en nous disant « c’est une solution géniale ! comment est-ce que je peux aider à la mettre en place dans ma ville ? ». Petit à petit, l’équipe a grossi. Les bénévoles sont devenus des salariés.

Donc au fur et à mesure, de plus en plus de commerçants on rejoint l’aventure. Au début c’était uniquement nous qui les contactions jusqu’au jour où un premier commerçant nous a contacté de lui-même pour rejoindre l’application. C’était le premier beau succès de l’aventure. Aujourd’hui, il y en a plusieurs dizaines qui nous contactent chaque semaine pour s’inscrire et rejoindre l’application.

ETDF : Où en est Too Good To Go aujourd’hui ?

Too Good To Go Lucie Basch Camille ColbusLucie Basch : Aujourd’hui on a une équipe d’une quinzaine de personnes qui travaille quotidiennement au développement de l’application. On est présents dans une trentaine de villes dans toute la France. Plus de 1500 commerçants partenaires ont rejoint l’application. Et plus de 400000 personnes l’on téléchargée. En un peu plus d’un an, on a pu sauver plus de 250 000 repas de la poubelle avec une croissance de 30% par mois. Donc clairement les choses s’envolent assez vite.

ETDF : Le nombre de repas sauvé est-il votre seul indicateur de croissance ?

Lucie Basch : C’est ce qui nous drive nous. Il y a eu énormément de bénévoles qui se sont impliqués dans l’aventure et c’est pour ça qu’ils l’ont fait. Pour se dire qu’on sauve chaque jour des milliers de repas. Et ce qui est bien et viable, c’est qu’en réduisant le gaspillage alimentaire, on crée de la valeur économique. Et finalement nos objectifs d’impact environnemental et notre chiffre d’affaires sont parfaitement liés. Ça nous permet de développer une entreprise pérenne avec un impact de plus en plus important.

ETDF : Comment expliquez-vous le succès soudain de Too Good To Go ?

Too Good To Go - presseLucie Basch : La presse et les médias ont été un vrai vecteur de communication là-dessus. Effectivement, c’est un concept qui intéresse pas mal de thématiques, que ce soit l’entrepreneuriat, l’aspect environnemental, les bons plans, le life style…  Beaucoup de media ont relayé l’arrivée de Too Good To Go en France et dans leur ville. C’est ça qui a permis d’aller si vite. Et aussi le besoin que les gens ont d’avoir un impact, de s’engager concrètement dans leur quotidien.

ETDF : Avez-vous été aidée et accompagnée ? Par qui ?

Smart Food Paris & Co - incubateur de Too Good To Go

Paris & Co – incubateur de Too Good To Go

Lucie Basch : Au fur et à mesure de notre aventure, on a été aidé par de nombreuses personnes et tout d’abord par nos incubateurs. Too Good To Go a tout d’abord été incubé par Make Sens qui est un incubateur de l’entrepreneuriat social et aide les entrepreneurs sociaux à résoudre leurs problèmes, à avancer dans leurs projets. Ce sont 6 mois qui nous ont vraiment aidés au début de l’aventure. Qui nous ont permis de passer de 2 à 15 par exemple. Mais aussi d’entrer en contact avec énormément de monde, ce qui a été très précieux.

Puis on a été accueillis par Paris & Co, l’incubateur de la Ville de Paris, dans l’antenne smartfood qui regroupe les start-up de la foodtech. De la même manière, ça nous a permis de faire le lien avec les collectivités locales. Donc la mairie de Paris, mais aussi les mairies d’arrondissement. Et tous les organismes d’état qui aident les entrepreneurs. Egalement, il y a des partenaires de l’incubateur comme par exemple Carrefour, avec qui nous avons pu développer des relations utiles.

On a aussi bénéficié d’aides financières en participant à de nombreux concours qui nous ont permis de démarrer. On a fait aussi une campagne de crowdfunding au tout début en juillet 2016. Ça a permis à beaucoup de gens de nous découvrir mais aussi de nous soutenir financièrement. On a même dépassé l’objectif qu’on voulait atteindre. On a levé plus de 12000€. Ce qui peut paraitre pas grand chose mais en fait était pour nous énorme à l’époque. C’est le moment où j’ai pu commencÉ à arrêter de payer tout de ma poche, à avoir une première entrée d’argent dans l’entreprise, à décoller et à changer d’échelle.

ETDF : Quels challenges techniques avez-vous du relever ?

Lucie Basch : Je suis ingénieur de formation, donc j’ai voulu commencer à développer l’application moi-même. Je me suis vite rendue compte que c’était très long, très laborieux, et que mes compétences pouvaient être exploitées ailleurs que dans le développement technique de l’application. Donc très rapidement, on a recherché des développeurs. Au début on avait juste un site web. Les gens y passaient des commandes qu’on transmettait par email aux commerçants donc c’était vraiment manuel. Et puis, dès qu’on a pu recruter un développeur, on a pu commencer à créer l’application.

Si j’ai un conseil à donner là-dessus, c’est : n’attendez pas que votre application soit prête parce qu’elle ne le sera jamais. C’est-à-dire que lorsqu’on a lancé l’appli, il y avait encore énormément de bugs. Beaucoup de personnes ne pouvaient pas l’utiliser. Enormément de caractéristiques n’étaient pas encore développées. Mais on a choisi de la lancer en se disant que c’est un peu du beta permanent. Et que c’est au contact de nos utilisateurs qu’on apprendra les options qui ont le plus d’importance pour eux, quels sont les développements sur lesquels on doit de focaliser.

Et puis, sachant que c’est une toute jeune entreprise, un projet qui les touche, les gens sont beaucoup plus compréhensifs. Grâce à ça, on a vraiment créé une communauté d’utilisateurs très proches. Ils nous ont vraiment aidés dès le début à mettre au point le projet et sont devenus de vrais ambassadeurs de Too Good To Go.

ETDF : Quels sont vos objectifs à présent ?

Lucie Basch : Ce qui est important maintenant c’est de continuer à développer Too Good To Go dans de nouvelles villes. Et aussi de densifier le nombre de commerçants dans les villes où nous sommes déjà présents, parce que personne ne va faire 1/2h de transport pour aller récupérer un panier d’invendu à l’autre bout de sa ville.

Le 3ème objectif enfin est d’agrandir notre base utilisateurs en parallèle, pour s’assurer que l’offre et la demande se retrouvent facilement et que le nombre de repas sauvés soit vraiment important.

Ensuite on se développe de plus en plus à l’international. Aujourd’hui on a développé le concept dans 5 autres pays en Europe. Notre désir est d’éprouver notre modèle dans les 6 pays où l’on est présents. Et bien sûr de l’étendre à davantage de pays. Le gaspillage alimentaire, c’est une problématique qui hélas n’a pas vraiment de frontières géographiques. Il faudrait donc exporter le concept dans le monde entier le plus tôt possible.

ETDF : Quels sont les enjeux pour internationnaliser Too Good To Go ?

Lucie Basch : Le gaspillage alimentaire est présent partout, sous différentes formes. Donc la clé, c’est d’avoir un concept très local qui puisse s’adapter à la culture de chaque pays.

En Asie, par exemple, ils ont une approche de la nourriture qui est un peu différente. Ils font beaucoup de plats en sauce qui se conservent plus longtemps. Ils ont moins de viennoiseries qui ne se gardent qu’une seule journée. Par contre, la culture du take away est très présente. Ils font moins de préparations à la demande et plus à l’avance, donc forcément ça fait du gaspillage alimentaire. Et donc des opportunités pour développer Too Good To Go.

ETDF : Existe-t-il d’autre applications comme Too Good To Go ailleurs dans le monde ?

Lucie Basch : Pour l’instant on a le plaisir de dire qu’on est le leader mondial des applications contre le gaspillage alimentaire. Et la raison c’est qu’il y a encore très peu d’acteurs pour le moment. Il y a pas mal de « concurrence » qui se développe, mais on ne les considère pas vraiment comme des concurrents puisqu’on a tous le même but : réduire le gaspillage alimentaire et il y en a pour tout le monde.

Quelques applications se développent indépendamment. Mais beaucoup aussi nous contactent pour au contraire développer Too Good To Go dans leur pays. C’est parfait pour nous car c’est comme ça qu’on a envie de se développer dans d’autres pays. Garder des valeurs très locale avec des cofondateurs bien implantés dans leur pays. Permettre à un maximum de personnes de s’impliquer à nos côtés pour vaincre le gaspillage alimentaire

ETDF : Sur quels autres fronts faut-il encore combattre le gaspillage alimentaire ?

Lucie Basch : Le gaspillage est à tous les étages de la chaîne. Ça commence au niveau de l’agriculteur qui va devoir jeter une partie de sa récolte parce qu’elle n’a pas le bon calibre ou des taches et va partir directement à la poubelle. Ça continue chez le transformateur dont les process intègrent beaucoup de pertes. Jusqu’au commerçant qui prévoit trop et se retrouve à jeter. Et même chez nous, le consommateur est un énorme producteur de gaspillage alimentaire. Dès que la date de DST arrive, on jette à la poubelle. On prévoit mal aussi ce qu’on a dans le frigo, on cuisine de moins en moins et ça aussi ça produit énormément de gaspillage alimentaire.

Too Good To Go, n’intervient qu’au niveau du gaspillage chez les commerçants. Mais nous espérons ainsi éveiller les consciences sur cette problématique pour que d’autre actions soient menées de façon plus globale, dans une logique d’économie circulaire.

MÉMO

Charge utile maxi : 200 kg
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Temps de recharge des batteries : 4h
Prix : 2500€ à 8000€ pour 100 unités
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Les potagers suspendus d'Agripolis

Agripolis

By | Agritech | Pas de commentaires

AGRIPOLIS: UN POTAGER SUR LES TOITS DE PARIS

Eco-tour de France vous régale avec Agripolis: pionnier de l'agriculture urbaine et créateur de potagers suspendus.

Pionnier de l’agriculture urbaine à la française avec Agripolis, Pascal Hardy nous reçoit au siège de l’entreprise pour nous présenter ce nouveau type d’exploitation agricole : une technique pleine d’avenir pour nourrir en circuit court les villes de demain.

ETDF: A quand remonte l'apparition des premières fermes urbaines ?

Pascal Hardy : L’agriculture urbaine existait dès l’antiquité avec les jardins de Babylone ou les jardins à étages de certaines cités précolombiennes. Mais pas avec les techniques qu’on emploie aujourd’hui.

L’agriculture n’est réapparue dans les villes que très récemment. Tout d’abord en Asie, il y une quinzaine d’années. Avec des techniques très hightech comme au Japon ou à Singapour, où l’on pratique l’hydroponie. C’est à dire que l’on équipe des immeubles entiers de goulottes et de godets dans lesquels les plantes ont en permanence les racines dans l’eau. Un peu plus tard aux Etas-Unis, il y a 12 ans environ, avec des cultures en pleine terre. Dans les friches urbaines ou sur des parkings ou des toits d’immeubles où l’on a apporté de la terre.

ETDF : Et quelle technique a choisi Agripolis ?

La biodiversité d'une ferme urbaine Agripolis

La biodiversité d’une ferme urbaine Agripolis

Pascal Hardy : Entre culture en pleine terre et hydroponie, nous avons développé une 3ème technique : l’aéroponie.  Chez nous, les plantes sont disposées verticalement dans des colonnes de cultures. Leurs racines sont dans le vide et dans le noir, et sont douchées toutes les 3 à 5 mn par une pluie d’eau et de nutriments, bio dans notre cas. C’est la technique qui a le plus de potentiel en termes de qualité et de performance environnementale.

ETDF : Quels sont les avantages de l’agriculture urbaine ?

Pascal Hardy - Président fondateur d'Agripolis

Pascal Hardy – fondateur d’Agripolis

Pascal Hardy : L’idée pour la ville – qui n’est pas simplement la nôtre mais qui est partagée par de plus en plus de monde – c’est que l’agriculture urbaine peut contribuer significativement à nourrir les urbains.

Au départ, surtout en Europe, on voyait cela comme quelque chose d’anecdotique. Soit pour faire du lien social par le partage d’activité. Soit pour exploiter des surfaces inoccupées comme les friches, des dents creuses. Et puis petit à petit, on est venu à l’idée que cela pouvait nourrir une partie des urbains.

Il y a aussi des enjeux de résilience. Résilience économique, car aujourd’hui, la baisse des productions maraîchères en France est très nette et nous devons importer d’Espagne, de Hollande, etc. Résilience environnementale pour contribuer à la lutte contre les phénomènes d’îlots de chaleur, à la lutte contre l’effet de serre.

ETDF : En quoi l’agriculture urbaine permet-elle de lutter contre l’effet de serre?

Pascal Hardy : Il faut savoir qu’aujourd’hui, un aliment qui arrive dans notre assiette parcourt en moyenne 1200km. L’impact carbone est colossal ! Pas simplement à cause du transport mais aussi à cause des intrants car la production d’engrais chimiques consomme énormément de pétrole. Donc notre idée, chez Agripolis, c’est de faire une production 0km, 0 pesticides, de grande qualité et économe en ressources. Notre impact sur l’environnement est de l’ordre de seulement 5 à 10% par rapport à celui qu’on a dans un champ ou une serre en agriculture intensive. C’est une évolution très importante qui contribue très nettement à améliorer la balance environnementale de ce que l’on consomme.

ETDF : La technique d’Agripolis se rapproche-t-elle de l’agriculture bio ?

Système d'arrosage Agripolis

Système d’arrosage Agripolis

Pascal Hardy : Agripolis travaille en aéroponie, et plus précisément en bioponie ; c’est-à-dire que non seulement nous utilisons des nutriment et engrais de l’agriculture bio, mais également, que nous supplémentons avec l’apport de minéraux et de bactéries qui recréent dans les colonnes un biotope et qui métabolisent un certain nombre d’éléments que l’on trouve dans le sol classique. En fait, on a presque plus d’exigence que dans l’agriculture bio. Au Danemark ou en Suède, nos produits pourraient être labellisés bio, mais pas en France où la réglementation impose le lien au sol.

Sur le terrain, en faisant des panels de comparaison, on a une qualité gustative qui peut être meilleure que le bio. Car nos produits sont commercialisés sitôt cueillis à l’inverse de produits qui, même bio, sont cueillis souvent une semaine avant, et sont exclusivement des variétés qui résistent au transport et au frigo.

Chez nous, pas de camion ni de frigo : les variétés de fruits et légumes que nous cultivons ont été sélectionnées uniquement pour leur goût. Nos récoltes sont vendues le jour même, sitôt cueillies.

ETDF : Les produits de l’agriculture urbaine ne sont-ils pas plus exposés à la pollution ?

La première objection qui est faite en général à l’agriculture urbaine, c’est « Attention ! Ville égal pollution ! ». Mais l’eau et les nutriments qui circulent dans nos colonnes ne sont jamais en contact avec l’air ou la pluie. Or c’est par les racines que les plantes sont sensibles à la pollution, notamment aux métaux lourds.

Récolte d'une ferme urbaine Agripolis

Récolte d’une ferme urbaine Agripolis

On a fait pratiquer des analyses et on a fait le même constat que pour le miel urbain qui est beaucoup plus sain que le miel de campagne qui peut contenir des pesticides. On arrive à obtenir des produits dans lesquels les métaux lourds sont indétectables, à des taux inférieurs à ceux qu’on peut mesurer chez les maraîchers de la périphérie du bassin parisien.

C’est un paradoxe : on est en pleine ville dans un milleu plus pollué, mais on se retrouve avec des produits qui, en termes de goûts et de santé, sont meilleurs que ceux de l’agriculture conventionnelle.

Mais il ne suffit pas de l’expliquer techniquement et de le démontrer avec des analyses pour que ce soit intégré car c’est contre-intuitif. Donc il faut expliquer comment on travaille. Lorsqu’on travaille avec la grande distribution comme avec Carrefour, on montre la technique aux clients, on fait des visites…

ETDF : Quelle est la surface agricole potentielle dans les villes de France ?

Un potager suspendu Agripolis

Un potager suspendu Agripolis

En termes de surface, on n’a pas encore beaucoup de certitudes mais on sait que le potentiel est colossal. Parce que, on n’est pas les seuls à pouvoir s’installer sur des terrasses, sur des toits ou au sol, et si on fait la somme de toutes les surfaces potentiellement utilisables, on arrive à des milliers et des milliers d’hectares.

Mais la clé, c’est surtout de pouvoir « déverrouiller » ces surfaces : y accéder, proposer des conditions aux propriétaires qui permettent de ne pas engager des travaux énormes, de pouvoir participer aux charges et aux aménagements. Par exemple, il est extrêmement compliqué de travailler avec une copropriété car vous devez mettre d’accord un nombre important de personnes. On dispose par ailleurs d’énormément de surfaces d’entrepôts en zones péri-urbaines, de surfaces au sol inutilisées (friches urbaines, dents creuses…).

L’intérêt de la solution que nous avons développé chez Agripolis,  c’est l’effet démultiplicateur de la culture verticale. Grâce à nos colonnes de culture, on multiplie par 6 la surface réelle au sol.

ETDF : Quels sont les freins et moteurs du déploiement de l’agrigulture urbaine ?

Il y a des municipalités qui sont très motrices, comme la Ville de Paris avec le programme Pariculteurs. Mais vis-à-vis des propriétaires de toits privés, il reste à trouver les bonnes modalités : être créatif dans les contrats, avoir une approche commerciale innovante, savoir  communiquer.

ETDF : Qu'y a-t-il d'innovant et original dans la technique développée par Agripolis?

Notre innovation réside dans nos colonnes, dans le système d’îlots modulables qui permet de s’adapter à toutes les surfaces et configurations de toits, dans le système électronique qui permet de monitorer l’exploitation des fermes, dans les modes de commercialisation car on transforme les systèmes alimentaires en supprimant les intermédiaires.

ETDF : Quelles qualifications votre technique nécessite-t-elle?

Notre mode de culture est plus technique que la culture en terre. Il faut savoir équilibrer les solutions, vérifier de ph, connaitre les variétés adaptées à cette technique… Donc dans nos équipes, il y a des ingénieurs agronomes, des ouvriers maraîchers, des gens que l’on forme. On ne vend jamais une ferme toute équipée sans les savoir-faire qui vont avec.

Avez-vous des programmes de formation professionnelle spécifiques?

Entretien d'une ferme urbaine Agripolis

Entretien d’une ferme urbaine Agripolis

Nos ingénieurs agronomes s’adaptent à nos techniques lorsqu’ils arrivent chez nous. Nos ouvriers maraîchers reçoivent une formation initiale de qq jours pour connaître nos enjeux, ce que l’on attend d’eux, les erreurs à ne pas faire… puis sont peu à peu formés sur le terrain. Ca permet de faire accéder à des emplois hyper-locaux pour des profils de personnes qui ont vraiment besoin de travailler pour vivre et d’être formés pour accéder à de meilleurs emplois.

Agripolis n’est pas une entreprise d’insertion sociale au sens officiel du terme, mais on l’est au sens officieux, par le type de profil que l’on recrute : beaucoup de gens en reconversion ou en difficulté sociale ont été formés et sont maintenant dans nos équipes.

ETDF : Votre technique s'inscrit-elle dans une démarche d’économie circulaire ?

Pour ce qui concerne l’économie circulaire – sujet que je connais bien car j’avais une société dans ce secteur avant – on ne peut pas aller très loin. Par exemple, on ne peut pas récupérer l’eau de pluie car il faudrait une station de traitement pour ne pas retrouver de particules dans notre eau. Donc pour l’instant ce n’est pas résolu en amont. Mais en aval, on utilise et on trouve des débouchés pour nos déchets verts. On a systématiquement sur nos sites un lombricomposteur pour lesquel on cherche des débouches. Dans certains cas comme celui des restaurants, le lombricomposteur sert également au traitement des déchets de cuisine.

Là où ça va être significatif, c’est sur l’utilisation des ressources, en termes quantitatifs. Non seulement on supprime bcp de choses relatives à l’énergie (pas d’engrais chimiques, pas de transport, etc) mais on est extrêmement sobres dans la consommation des ressources. Une de nos fermes consomme très peu d’énergie et consomme seulement 10% de l’eau qu’il aurait fallu utiliser pour produire la même chose dans un champ ou une serre. Idem pour les nutriments : comme on tourne en circuit fermé, rien ne se perd dans les écoulements dans le sol.

ETDF : Avez-vous constaté un effet positif de votre activité sur la biodiversité?

Biodiversité sur une ferme urbaine Agripolis

La biodiversité sur une ferme urbaine Agripolis

Pour l’instant on n’a pas fait de mesure sur la biodiversité mais on fait des constats. Quiconque va sur nos fermes s’aperçoit de toutes les petites bêtes qui circulent et n’étaient pas là avant car c’était des univers totalement minéraux. Donc, on a tous les polinisateurs : les abeilles etc… Vous allez voir bcp de coccinelles, des « parasites » également. Sur certains sites, on a proposé de mettre des ruches, et il y en aura sur deux ou trois de nos sites prochainement.

ETDF : Combien de temps faut-il pour installer une ferme Agripolis sur un toit ?

L’installation en elle-même peut être rapide (2 à 3 semaines), mais le travail préparatoire est plus long. On n’arrive pas sur un toit sans avoir préparé les débouchés (comment on va vendre les produits) et la contractualisation avec le propriétaire. Cette phase préparatoire peut prendre plus de 6 mois.

Aujourd’hui, Agripolis travaille sur 4 types de sites : hypermarché, siège d’entreprise, hôtel, immeuble locatif. Et chacun à des spécificités qu’il faut prendre en compte.

Pour l’hypermarché, il faut s’insérer dans leurs procédures, se couler dans le moule, savoir travailler avec eux pour pouvoir les livrer au jour le jour selon leurs contraintes. C’est important de faire toute cette préparation en amont et c’est très long.

Sur un siège d’entreprise, il faut préparer l’arrivée des paniers, mettre en place une application pour les commandes, montrer les produits disponibles, etc…

Sur un hôtel, il faut se mettre d’accord avec le chef des cuisines et trouver des débouchés complémentaires si le restaurant ne suffit pas à écouler toute la production.

Sur un immeuble locatif, il faut préparer la com auprès des locataires pour faire en sorte que le système fonctionne.

ETDF : Quel est le coût d’une ferme Agripolis ?

Les colonnes de cultures Agripolis

Les colonnes de cultures Agripolis

Il y a le coût d’installation au m2 qui est de l’ordre de 200/250€ ce qui n’est pas énorme comparé à autres techniques. Mais ce qu’il faut voir, c’est qui supporte le coût. Dans le cas d’un bailleur social dont le but est simplement de proposer un nouveau service aux habitants, il est évident que ce n’est pas lui qui va investir dans le coût de l’installation. Donc là, c’est nous qui allons trouver les financements et faire cet investissement.

A l’autre extrême, vous avez des acteurs qui veulent maîtriser la relation, qui sont prêts à investir, à agir sur le long terme et vont participer à l’investissement à hauteur de 50 voire 100%. Donc on a toute une gradation d’engagements qui traduisent aussi plusieurs niveaux d’implication financière et de partage de risque, et donc de revenu.

ETDF : Quelles sont vos perspectives pour l’avenir d’Agripolis ?

Nous avons beaucoup de sollicitations sur nos 4 marchés (centres commerciaux, sièges d’entreprises, hôtels-restaurants et logement social).

Maintenant il faut savoir ne pas aller trop vite et ne pas faire n’importe quoi. Agripolis reste aujourd’hui une petite start-up avec des problèmes de trésorerie, de financement et de maîtrise du développement. On est encore dans notre courbe d’apprentissage, que ce soit sur la plan technique, contractuel, relation partenaires. On doit avancer de façon raisonnée en fonction des moyens dont on dispose.

Agripolis a 4 sites, uniquement en région parisienne. L’an prochain, nous aurons 2 à 5 sites supplémentaires toujours en région parisienne. Mais à plus long terme, nous avons déjà des projets signés en région.

ETDF : Avez-vous des projets à l'international?

L'aéroponie: une technique très économe en eau

L’aéroponie: une technique très économe en eau

On a aussi des sollicitations et avant-projets à l’étranger. Notre technique est particulièrement bien adaptée aux pays en stress hydrique, aux pays du sud. Car nos fermes sont sobres en ressource. Ca permet de développer des programmes sociétaux ou sociaux. Par exemple, nous avons un projet dans les quartiers pauvres de Beyrouth. Malgré la reconstruction de la ville, l’accès à l’alimentation de qualité est encore difficile dans certains quartiers défavorisés. En s’associant à des ONG sur le terrain, Agripolis va pouvoir apporter une solution à ces populations.

Voilà typiquement les ambitions que l’on a chez Agripolis. Pas seulement un déploiement au niveau du business, mais aussi avoir un impact social grâce à notre technique. Je suis par ailleurs très motivé à titre personnel pour avoir enfin un impact positif et réel sur le climat, sur la pollution des sols, et notre technique le permet… L’environnemental et le social : voilà deux valeurs fondamentales pour Agripolis.

K-Ryole

By | Éco-mobilité | One Comment

UN TOUR DE K-RYOLE AVEC NICOLAS DUVAUT.

C'est parti pour l'Eco-Tour de France!
Et en K-Ryole : pionnier de l'éco-mobilité avec ses remorques électriques pour vélo.

Dans l’incubateur Arts et Métiers Paris Tech qui héberge depuis peu la start-up, le co-fondateur de K-Ryole,
Nicolas Duvaut nous accorde cet entretien : success story d’une très jeune pousse qui ira loin.

Dans l’incubateur Arts et Métiers Paris Tech qui héberge depuis peu la start-up, le co-fondateur de K-Ryole,
Nicolas Duvaut nous accorde cet entretien : success story d’une très jeune pousse qui ira loin.

Nicolas, quand et comment vous est venue l’idée de K-Ryole ?

Gilles Vallier et Nicolas Duvaut, co-fondateurs de K-Ryole.

En 2015, avec Gilles Vallier, mon ami depuis nos études à Supélec, nous avions le projet d’un périple zéro carbone, à vélo, en traversant l’Amérique du Nord au Sud. Pour transporter notre paquetage sans trop d’effort, nous avons alors eu l’idée d’une remorque électrique pour vélo. Nous n’avons toujours pas fait ce voyage, mais nous sommes partis à fond sur ce projet. Une autre forme d’aventure…

Racontez-nous votre aventure avec K-Ryole

L’idée a continué de faire son chemin dans nos têtes pendant encore quelques mois. Gilles et moi avions déjà entamé des carrières professionnelles dans de grandes entreprises. Puis l’envie d’entreprendre a été plus forte que les plans de carrière et nous avons tous les deux pris la décision de nous lancer en avril 2016.

A l’époque, on ne s’imaginait pas que cette idée qui semble toute bête à la base nécessiterait autant de recherches, d’essais, d’échecs, de doutes, d’ajustements et de recommencements… Mais dès le départ, on a eu une chance : la sympathie que suscite notre idée. Comme c’est un projet amusant qui porte des valeurs, beaucoup de gens nous ont aidés, spontanément, avec bienveillance. Cela nous a valu de nombreux prix, comme d’être lauréats de la GreenTech Verte 2017, et beaucoup d’aide de toutes parts.

Comment avez-vous été aidés ?

Tout d’abord Supélec, notre ancienne école, nous a ouvert ses portes, donné accès à ses labos pour la conception de nos équipements électroniques. Puis c’est l’incubateur des Arts et Métiers Paris Tech qui nous a accueillis, fourni locaux, ateliers et compétences pour mettre au point nos prototypes et préparer notre industrialisation. Très vite La Poste s’est intéressée et nous a confié un vélo de facteur pour faire de premiers essais. Des ingénieurs de grands groupes automobile nous ont aussi donné des conseils, forts de leur expérience. Aujourd’hui nous sommes une équipe de 12 ingénieurs aux compétences très variées, une équipe qui prend plaisir à ce qu’elle fait : ça aide aussi énormément !

Quelles technologies avez-vous du maîtriser ?

K-Ryole - essais de prototype

Prototype de K-Ryole en phase test.

Il faut trois types de compétences qu’on retrouve aujourd’hui dans l’automobile : électronique, automatique et mécanique. L’électronique pour concevoir des cartes électroniques et tous les équipements électrotechniques. L’automatique, c’est-à-dire beaucoup de mathématiques et d’équations pour modéliser des systèmes, et les rendre intelligents pour qu’ils sachent piloter les roues à partir des données reçues par des capteurs… bref c’est de l’intelligence artificielle comme on en trouve en robotique. Mécanique enfin, pour limiter le poids tout en assurant une résistance durable à l’usage : encaisser les trottoirs, supporter les charges lourdes, s’attacher sur tout type de vélo, etc…

Quelles évolutions a connues K-Ryole depuis le concept de départ ?

Dès le départ, on voulait concevoir une remorque électrique adaptable sur n’importe quel type de vélo, autotractée et intelligente ; c’est-à-dire capable de transporter une charge lourde pouvant aller jusqu’à 200 kg sans que le cycliste ou le piéton qui la déplace ne ressente aucun effort en montée, aucune inertie au freinage, ni aucun danger en virage. Mais il aura fallu du temps et beaucoup d’étapes de travail ! Notre 1er prototype bricolé il y a 18 mois semble déjà loin.

On en est au 4ème aujourd’hui. On y a ajouté les derniers éléments indispensables avant mise en circulation : frein de stationnement, roue jockey, feux de position, feux stop, feux de recul, quelques ajustements techniques comme un dispositif anti-renversement ou une disposition optimisée des éléments électroniques dans le carter… Mais aujourd’hui nous sommes prêts à passer en phase de production.

Quel modèle de production avez-vous adopté ?

Pour une industrialisation réussie, il faut y aller rationnellement et pas à pas. En concevant tout en interne d’abord. Puis en faisant fabriquer ses pièces par les sous-traitants les mieux qualifiés. En assemblant le tout enfin, petit volume par petit volume. 15 unités avec 2 postes de travail, puis 30 unités avec 3 à 4 postes, et ainsi de suite, progressivement on apprend de son produit, on optimise, on maîtrise sa chaîne d’approvisionnement et de production.

Hormis les différents types de modules qui peuvent l’équiper selon les besoins de chaque utilisateur, notre produit est avant tout un châssis, muni de moteurs, de roues et d’une intelligence embarquée. Nous faisons bien sûr des fabrications ad hoc pour tout ce qu’il y a d’innovant dans K-Ryole : le timon électro-sensible, le système électronique d’intelligence artificielle, l’alimentation et les éléments mécaniques spécifiques comme l’attache ou la structure du châssis. Pour le reste, nous avons fait le choix d’intégrer des produits déjà manufacturés par des fabricants reconnus pour leur savoir-faire et leur qualité.

Quelle est votre supply chain ?

K-Ryole équipée pour La Poste

K-Ryole équipée de son module de rangement.

L’essentiel de notre sourcing est made in France : la structure en alu est produite à Lyon, les cartes électroniques à Mâcon, les câbles à Antony près de Paris, les jantes aussi sont françaises. On n’a pas fait ce choix pour des questions d’image mais parce que la qualité des éléments concernés est essentielle et parce qu’il était plus facile de les mettre au point avec des partenaires qui parlent la même langue et sont proches.

Mais on ne s’est pas interdit d’aller chercher des éléments à l’étranger parce que leur caractéristiques étaient les mieux adaptées et leur tarifs compétitifs. Les batteries par exemple viennent d’Angleterre, les pneus d’Allemagne, les moteurs électriques de Chine car c’est là ou à Taïwan qu’on trouve aujourd’hui ce qu’il se fait de mieux en la matière.

De la conception jusqu’à l’assemblage qui est lui aussi fait en France, nous avons eu l’approche la plus rationnelle possible pour maîtriser les coûts, sans quoi le produit serait trop cher. Pour détrôner le véhicule utilitaire en centre-ville, on ne peut pas s’arrêter à la motivation écologique ou pratique ; il faut aussi des arguments économiques.

Quelle est votre stratégie de développement commercial ?

K-Ryole a de nombreux atouts pour séduire. Ecologique et sympathique, c’est un bon véhicule pour l’image des entreprises qui l’utiliseront. Mais par rapport à un véhicule utilitaire, elle permet d’éviter les embouteillages, de faciliter de stationnement, bref de gagner du temps et d’économiser de l’argent perdu dans les PV. Elle intéresse donc toutes les entreprises de logistique urbaine, les enseignes de distribution, mais aussi les artisans et les villes.

Pour optimiser les économies d’échelle, nous voulons progressivement atteindre de grands volumes et tournons donc notre action commerciale vers les donneurs d’ordre susceptibles d’avoir besoin de grands parcs de K-Ryole. Nous avons déjà des projets avec La Poste, Auchan ou Ikea. Des tests sont prévus avec Intermarché à Lyon, un groupement d’artisans plombiers à Nantes, les services techniques des espaces verts de la Ville de Paris, un campus à Lille…

Que rêvez-vous pour K-Ryole dans 3 ans ?

On la rêve pareille à l’idée qu’on s’en fait depuis le début de cette histoire il y a 2 ans : une solution accessible à tout le monde quel que soit son vélo, sa force physique ou son pouvoir d’achat. Dans 3 ans, on espère que les volumes produits nous permettront de la rendre encore plus accessible financièrement. Aujourd’hui commercialisée entre 2500€ et 8000€ pour 100 unités selon ses équipements, nous espérons pouvoir ramener son prix public à 1500€ l’unité. On rêverait aussi de la voir entrer dans l’usage quotidien, avec des solutions de K-Ryolib, comme il y a des Vélib aujourd’hui.

On rêve enfin de faire un jour en K-Ryole cette traversée de l’Amérique qui nous attend toujours Gilles et moi !

MÉMO

Charge utile maxi : 200 kg
Autonomie : 70 km avec 100kg de charge
Temps de recharge des batteries : 4h
Prix : 2500€ à 8000€ pour 100 unités
Délai de livraison : 3 mois pour 100 unités

APPEL A LA MOBILISATION
POUR K-RYOLE

K-RYOLE fait partie des finalistes
du Prix EDF Pulse 2017.
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